Les Souvenirs d'Ecole

Dix personnes, aujourd'hui (2018) décédées sauf deux respectivement de 93 et 97 ans, nous ont confié leurs souvenirs d'enfance, lesquels  remontent aux années 1920/1930. Ils ont fait l'objet de récits transcrits dans la brochure "La Mémoire de Tieste", financée par le Comité des Fêtes en 2003 et vendue à la Mairie. 

Pour éviter de reproduire des moments personnels, je propose d'indiquer dans les grandes lignes, ce qu'était la vie dans les familles rurales de cette période.

Le Registre des délibérations mentionne en 1852 la location d'une salle pour une école de 5 élèves garçons (selon la mémoire des Anciens elle se trouvait à Trapette). En 1878 un projet d'Ecole publique de garçon sera réalisée dix ans plus tard mais   faute d'un nombre suffisant, elle  deviendra Ecole mixte avec trois sections (petits, moyens et grands).

L'école commençait à 6 ans jusqu'à 12 ans  (rarement à 4 ou 5 ans)  jusqu'au certificat qui signifiait la fin des études. La limite d'âge fut portée à 14 ans plus tard. 

"On partait à 8h et l'on revenait à 5h (souvent pour garder les bêtes). La plupart venaient à pieds car on était nombreux dans la plaine.  Il fallait apporter son repas que l'on réchauffait l'hiver sur le poêle, aller chercher l'eau à la Fontaine à mi-côte, et garnir le poêle de bois.

Il ne fallait pas avoir de mains sales. Les tabliers furent obligatoires : ils  étaient noirs avec un liseré rouge ou bleu.  On portait une pèlerine et des galoches ou des sabots. l'hiver;  des espadrilles l'été. Les chaussettes étaient tricotées avec la laine des moutons.

On avait des devoirs et des leçons tous les soirs. On s'éclairait avec une lampe à pétrole ou une bougie."

 


Les souvenirs sont parfois différents. Adrienne n'aimait pas sa maîtresse. "Elle était méchante". Simone raconte "c'est le plus beau souvenir de mon enfance, j'ai adoré l'école autant que la maîtresse (Mme Lesecq) ;  La maîtresse donnait des cours de chant plus ou moins bien appréciés.

Félix se plaint de maltraitance : "le maître tirait les oreilles et donnait des gifles". Léonce préférait les travaux manuels. "Il se souvient d'une carte des Pyrénées en couleur faite en pâte à modelée et du musée d'insectes  où figurait  une paire de bœufs attelés à un char, modelés par Fernand avec de l'argile."


"A la récréation on jouait à saute-mouton, à cache-cache, à la marchande au billes avec les garçons. 

Au retour de l'école on faisait des farces ou on faisait le "tapis roulant" dit Angèle : on glissait avec les pieds, on déchirait parfois le tablier et on allait voir Rosalia Déous pour le réparer, ce qui me valu des coup de latte en osier sur les jambes. Je n'ai plus recommencé les glissades. Si on m'attaquait, je me défendait à coup de  poings, entre autre avec Léonce. Nous avions 7/8 ans."