La Ferme, les marchés, les Foires

Le principal revenu provenait du vignoble. (plants de blanquette, pic à pout, tanat, baco très peu de noa ( le vin qui rend fou). Le vin était vendu à des négociants (ex : famille Soubiran à Plaisance). Les vins n'avaient pas bonne réputation mais ils étaient achetés par les pyrénéens qui recherchaient des vins colorés, échangés parfois contre des meubles ou des plantes. Chaque propriétaire possédait  le droit du "bouilleur de cru" ce qui permettait d'obtenir de l'eau de vie que l'on mettait à vieillir dans de petits fûts de chêne. On faisait du beurre avec la crème du lait que l'on mettait dans une bouteille secouée énergiquement. Certains avaient une baratte dont  il fallait tourner la manivelle.

Une grande entraide était nécessaire pour les foins, les vendanges, le dépouillage du maïs (despeluchero) et la "Tue-Cochon" (lou pela porc). Il y avait aussi l'entretien des chemins pour lesquels des habitants étaient sollicités l'hiver, "les prestations". Il fallait convoyer le sable et les cailloux de l'Adour dans des "tombereaux".

La ferme était composée d'une maison d'habitation avec grenier, à laquelle étaient attenantes les étables et les granges, le poulailler et la porcherie à part. Il y avait un grand jardin. Les prairies et des champs divisés en parcelles entourées d'arbres ou de buissons était parfois morcelées et loin des maisons. On les comptait encore en " journal" (37a), soit 4 jours de travail. 

Les superficies variaient de 5 à 30ha. On cultivait  du blé, de l'avoine et du maïs (introduit à la fin du XVIIIème siècle)


 "La plupart des fermes avaient les mêmes conditions de vie", indique Adrienne, le travail était pénible et on se contentait de peu.

On faisait beaucoup de soupe et de pot-au-feu dans le chaudron qui cuisait doucement dans la cheminée. Il y avait des haricots de toutes sortes en plus des légumes traditionnels (pommes de terre, choux, oignons,etc, plus des topinambours et du rutabaga).

A la maison, il n'y avait pas beaucoup de confort. L'hiver on se lavait vite fait. L'été, nue à l'abri des regards indiscrets,  dans une comporte remplie d'eau.  On économisait l'eau, surtout l'été  et à la crête, car les puits se tarissaient.

Même si on était coquette, il fallait se contenter d'un habit pour  l'hiver et un pour l'été. On achetait le tissu au marché et il était confié à une couturière.

Les marchés. Ils avaient lieu toutes les quinzaines le lundi à Plaisance,  ou à Riscle, Marciac et Maubourguet à des jours différents. On allait au marché à pied, en carriole ou dans des petites voitures tirées par un âne  à Maubourguet ou à Plaisance vendre la volaille (poules, oies, pintades, oeufs, porc, lapin et de la plume),  et l'on troquait ou achetait du poisson ou autres denrées d'épicerie. Les produits de la ferme  pouvaient être  collectés par des négociants au porte-à-porte .

 

Les foires. Elles étaient nombreuses et attiraient beaucoup de monde à Plaisance, Riscle,  Marciac et Tasque ou Rabastens. Il y avait le choix pour chaque mois de l'année excepté en décembre. C'était l'occasion de distractions, d'échanges, et parfois  de "maquillonnage" . Les boeufs , vaches ou ânes étaient amenés à pieds ce qui donnait lieu à un réveil très matinal.